D’origine parisienne

Jean René LUCAS est né à Paris le 30 avril 1822. Il est le fils de Jean Joseph LUCAS et de Louise Irma POUSSARD, mariés le 8 janvier 1820 à l’église Notre Dame de Lorette à Paris.

D’après nos recherches, la famille compte deux autres enfants :

• Marguerite Clarisse Hirma, née le 1er juillet 1823 à Paris
• Louis Edouard, né le 20 septembre 1825 à Paris. Il est représentant de commerce. Il épouse le 23 juillet 1874 à Paris (10è), Cécile Angelina VIVIEN, couturière née à Paris également le 20 décembre 1848. Elle est la fille de Victoire VIVIEN. Louis Edouard LUCAS décède à peine un mois après le mariage le 17 août 1874 à Paris. La fille du couple Blanche LUCAS née le 3 juin 1872 à Paris est légitimée lors du mariage de ses parents.

Influent à la presqu’île de Tahiti

Arrivé avec l’Uranie en 1843, Jean René LUCAS est rendu à la vie civile dès 1846. Il part alors s’installer à la presqu’île de Tahiti dans le district de Vairao. On le croise comme commerçant en 1856. En 1860, il est employé chez M. GEORGET à Papeete. Vers 1870, il s’installe à dans l’isthme de Taravao où il est propriétaire. A partir de 1879, il apparaît dans les annuaires administratifs notamment comme greffier-notaire à Taravao et ce jusqu’à sa mort. Il est également interprète en langue tahitienne et officier d’Etat-civil.

Signature de Jean René LUCAS (qui parfois occupe beaucoup de place)

Un mariage très tardif

Le 19 mars 1878, Jean René LUCAS alors âgé de 56 ans épouse une jeune Tahitienne Tauatua a MAHUTATUA âgée de « 14 ans et huit mois« . Même si la pratique n’est pas exceptionnelle, cet écart d’âge de plus de 40 ans est assez intriguant. La jeune fille est originaire de Faa’a. Sa mère est Mahutatua a ROHUTU et le père est inconnu.

L’exposition universelle de Paris en 1889

Jean René LUCAS fait partie de la délégation choisie pour représenter la colonie des E.F.O. (Etablissements Français d’Océanie) à l’exposition universelle qui se tient à Paris du 5 mai au 31 octobre 1889. Son thème est la Révolution française (centenaire de l’événement) et est marquée par la construction de la Tour Eiffel.

Pour la famille LUCAS, ce voyage a Paris est le théâtre d’un événement particulier … la naissance de leur troisième fils Edouard. En effet, celui-ci naît le 3 septembre 1889, Boulevard Voltaire à Paris 11è. Son père est alors âgé de 67 ans et sa mère nommée « Lyllia Tauatua » de 26 ans.

Dans les cercles rouges : le palais central des colonies et deux « Fare » tahitiens

Les E.F.O. ne « constituent pas une colonie suffisamment importante pour disposer d’un pavillon dédié, mais on leur a réservé dans l’aile droite du palais central lui-même, un emplacement au rez-de-chaussée« . On trouve également deux « fare » construits par les 11 « indigènes » venus de Tahiti.

Un autre éminent représentant de la colonie est présent à l’exposition universelle, il s’agit d’Auguste GOUPIL, homme d’affaires et avocat influent de Papeete.

Dans l’enceinte de l’Exposition, l’artiste Paul GAUGUIN expose ses toiles au Café Volpini. Il en profite pour visiter les stands et s’intéresse tout particulièrement aux objets d’arts venant des colonies. Il est très probable que c’est lors de cette exposition que se déclenche son envie d’aventures. D’ailleurs, arrivé quelques années plus tard à Tahiti, il est embauché par Auguste GOUPIL pour donner des leçons de dessins à ses filles.

Jean René LUCAS décède à Taravao le 1er juin 1895.

Sources

Archives de Paris : (Etat-civil reconstitué 1798-1860): AM LUCAS-POUSSARD 1820 ND de Lorette Paris. AN Louis Edouard LUCAS 1825 Paris- AD Louis Edouard LUCAS 1874 Paris 10è v. 390/636 acte 3621 – AN Edouard LUCAS 1889 Paris 11è acte 4450 v. 18/31-

ANOM : AM LUCAS-MAHUTATUA 1878 Taravao acte 4 v.4- AN Joseph LUCAS 1882 Taravao v.3- AD Charles LUCAS 1903 Papeete v. 115 acte 94 – AN James ADAMS 1860 Papeete v. 5-6 acte 12 (employé de GEORGET)

STASZAK, Jean-François. Que savait-on de Tahiti en 1890 ? Paul Gauguin et la géographie coloniale. In : L’Empire des géographes. Géographie, exploration et colonisation XIXe-XXe siècle. Paris : Belin, 2008

Sur l’Exposition Universelle de 1889 ici